Je sentais courir le vent entre mes poils, la terre s’arracher sous la puissance de mes pattes, je galopais, je sentais mon cœur battre au rythme des tambours de l’enfer.
Je haletais, mon corps s’usait dans cette course effrénée. Par-dessus les racines des arbres, à travers les buissons, je fuyais.
Un croassement, perché sur une branche, j’observais une terre désolé et fumante, immolé par un mal que j’ignore. J’étais le spectateur de cette scène absente de vie. J’étendis mes ailes et prit mon envol.
Un poids me faisait fléchir le dos, mes sabots s’enfonçaient dans le sol. J’entendis un humain hurlé des ordres à ses semblables, l’assaut allait être lancé.
Plus loin sur le champ de bataille je voyais les carcasses de mes frères et sœurs joncher le sol par dizaine.
Les humains crièrent en cœur, des talons s’enfoncèrent dans mes côtes, j’henni et me mit à galoper en direction de ma mort.
A présent j’étais assis, sous un arbre, et j’ouvris les yeux, j’avais repris possession de mon corps et je restai un moment à méditer sur les visions que j’avais eu et ce monde allait mal, Azeroth souffrait.
Cela faisait trop longtemps que j’étais témoin de ce monde qui se déchire, trop longtemps que je veillais sur les terres de Mulgore, la paix y régnait et ma présence n’était plus nécessaire ici. Autre chose m’appelait au-delà des frontières et il était temps pour moi de forger mon destin.
J’enfilai ma cape et mon sac sur mon dos, prit mon bâton qui était appuyé sur l’arbre. Un pas après l’autre je m’éloignai de cette terre qui m’avait vu naître mais si je voulais la préserver avant que le mal n’arrive à ses portes, il fallait que je prenne les armes. La route serait longue mais j’étais endurant, ma destination m’attendait à dix lunes d’ici.