Invité Invité
| Sujet: Un roman d'amour putride: "Sang issu" Sam 10 Sep - 20:10 | |
|
- Musique d'ambiance...:
- Page 1 a écrit:
Un roman d'amour putride : « sang issu »
Une orque portant un masque étrange débarqua ce soir là à Fossoyeuse, aidée par deux soldats réprouvés, elle semblait blessée ou affaiblie. Je me souviens d'elle dans les moindres détails ; sa peau était grise et lacérée de toutes parts, des cicatrices pour certaines propres, voir trop pour avoir été infligées aléatoirement. Sa tenue, aussi tribale soit elle, arborait fièrement des crânes de taille humaine ou orque, accrochés par ci par là tels des trophées de chasse vous mettant en garde dès lors où vous posiez votre regard sur elle. Le crâne rasé, une longue chevelure aux reflets violacés relevés néanmoins en queue haute ; et surtout, un masque au sourire narquois et malsain d'une laideur qui je suis certain en ferait frémir plus d'un. Les deux soldats croisèrent mon chemin ; je me rendais en cette sombre soirée en ville afin de vendre quelques babioles, des petites choses de mon « cru ». Je m'étais en effet récemment lancé dans une nouvelle activité : l'élevage de sangsues assimilatrices de flux magiques. Cela consistait à élever dans des bacs remplis d'un mélange d'eau et de chancre, des sangsues fraîchement pêchées en leur injectant à intervalles réguliers des substances spécifiques comme du sang de démon et autres tenues secrètes ; celui d'un Observateur est parfait, car ce dernier est connu pour purger toutes sortes de magies néfastes. Je dois admettre que la difficulté pour s'en procurer n'est pas des moindres… Aussi, c'est pourquoi je pense me faire un joli petit pactole en revendant ces sangsues modifiées auprès de certains soigneurs. Je m'égare, revenons à nos gangre-moutons. Les deux réprouvés m’interpellèrent donc d'office en m’apercevant : L'un des soldats : « Hep ! Sieur Dorst ? C'est bien vous ? » Moi : « Hm hm. Qui le demande et pourquoi ? » Le soldat réprouvé : « On a un colis pour vous, on vous l'amène à votre cave ? » J'observais attentivement ce… « colis » ou plutôt l'orque amochée, inspectant chaque partie de son corps afin de localiser l'emplacement d'une probable blessure qui pour l'instant ne m'avait pas sauté aux orbites. L'orque, d'une voix affaiblie et rauque : « La...cuisse… un moustique m'a piqué...Ahahah... » Elle ricanait faiblement malgré la douleur sans doute et je m'interrogeais de plus belle dans mon fort intérieur quand l'autre soldat coupa court à toutes pensées parasites : « Elle s'est pris une flèche noire à Ash'ran. Apparemment, elle aurait eu une altercation avec une forestière sombre. » Moi : « Je vois. Et donc… pourquoi serait-ce à moi de m'en occuper ? » Le soldat : « On a pensé que ça serait bien pour vous et vos expériences non ? Les apothicaires sont bien trop occupés actuellement pour la prendre en charge. Aller, on vous l'amène chez vous ! » Sans que je puisse nier ou refuser, ils la traînèrent plus ou moins jusqu'à ma cave située dans le quartier de la Guerre, sous une trappe non loin des canaux. J'eus à peine le temps d'allumer quelques bougies, histoire d'instaurer une petite ambiance romantique, que les soldats repartirent aussitôt dès qu'ils eurent lâchés mon « colis » en la laissant en plan par terre, tel un sac à patates. Je posai mes affaires que je trimbalais un peu partout et je déroulai une sorte de tapis en peau de nai- NAgas rembourré afin d'installer l'orque dessus et procéder à mes expériences.
- Page 2 a écrit:
La cave n'était pas bien grande, des pavés de pierre salis jonchaient le sol irrégulièrement, l'humidité fort présente faisant même pousser quelques mucosités par ci par là ; des étagères soutenaient pas mal de livres, fioles et bocaux et plus loin sur une table, un bac remplis d'eau et chancre à l'intérieur duquel batifolaient mes sangsues modifiées. Mon cercueil était placé sur une partie plus haute de la cave, près d'un appareil gobelin que j'avais récupéré sur un bateau coulé, ce dernier me permettant d'écouter toutes sortes de musiques gravées sur des rouleaux métalliques. L'orque grognait un peu en se déplaçant d'elle même sur le tapis tandis que j'approchais avec un bocal renfermant une sangsue vivante baignant dans son liquide noirâtre, prêtre à accomplir sa funeste destinée. Moi : « Vous ne voulez pas retirer ce masque ? » Dis-je en m'agenouillant près d'elle en l'observant. Elle : « Non, surtout pas ! On est où ?! J'y vois presque rien dans c'truc ! » Elle m'agrippa un poignet assez fortement sans que j'eusse eu le temps de répondre et m'inspecta en me tâtant les os saillants et visibles de mon bras. L'orque : « T'es quoi au juste ? Encore un cadavre qui parle ? Rah les esprits vont me maudire ! Je suis perdue ! Achève moi et rends-moi mon honneur ! » Me suppliant presque, je lui rétorquai simplement en gardant mon calme dans un demi-murmure : « Nous sommes en Azeroth et non plus sur Draenor. Je vais m'occuper de votre blessure si vous me le permettez ; il n'est aucunement question que je vous achève de la sorte, bien que, ce n'est peut être pas l'envie qui m'en manque... » Elle me tira violemment vers elle et me souffla à la figure, énervée, me faisant craquer sensuellement quelques uns de mes os au passage : « Tue-moi qu'on en finisse et ramène mon corps et mon masque auprès d'mon clan en Draenor, le mort ! » La blessure l'ayant visiblement affaiblie malgré la carrure robuste de l'orque et sa vivacité, elle s'effondra, impuissante en haletant un peu, fiévreuse : « Je… ahh….rg… ma cuisse, tout mon corps me brûle… ahahah ! Ça chatouille… sal'té de moustique ! » Je me défis de sa poigne et je pris soin de lui arracher le bas de sa tenue tribale afin de mettre à nu sa plaie béante à sa cuisse : un trou relativement propre puisque le sang ne s'écoulait pas, seul la nécrose de la chair semblait prendre le dessus, la peau était noire et bleuâtre autour de la plaie tandis qu'autour, des veines noires se dessinaient clairement sur son épiderme grisâtre. L'orque souffrait, s'était indéniable, son corps transpirait de plus en plus, d'une sueur aussi noire que ses veines ; elle respirait fortement sous son masque, je me devais d'agir promptement bien que je j'éprouvais une certaine fascination envers cette guerrière qui ne manifestait pas plus que cela sa souffrance. Je me penchai vers sa blessure puis lui susurra encore calmement : « Je vais déjà essayer de faire couler votre sang, orque ; puis ensuite, j'appliquerai sur votre blessure ouverte une sangsue qui devrait absorber les flux magiques néfastes ancrés en vous. » L'orque me rétorqua d'une voix un peu faiblarde et haletante : « Achève-moi… Je ne peux pas retourner… là bas, je serai déshonorée…. Argh ! »
- Page 3 a écrit:
Sans un mot, je me redressai et m’empressai d'attraper un bocal renfermant l'immonde bestiole gluante ; j'y plongeai mes doigts griffus et attrapai la sangsue vivace. Elle se tordait entre mes phalanges, tel un asticot que je m'apprêtais à enfiler sur un hameçon. J'aspirai brièvement le sang de la blessure de l'orque en y apposant mes lèvres gercées, comme l'on siphonnerait le réservoir d'un golem céleste; il s'écoulait enfin, dégoulinant sur sa cuisse et mon magnifique tapis en écailles… Qui allait devoir payer la note encore ?! … Elle n'en finissait pas de gémir et de se tortiller elle aussi… je lui appliquai sans attendre l'orifice buccal et denté de la sangsue sur sa blessure sanguinolente, laissant ensuite la bête achever son travail. La sangsue mordit les chairs nécrosées de l'orque sans attendre, son abdomen se gonflant en se gorgeant du sang ingéré. L'orque ne se calmait pas vraiment et sans que je puisse encore une fois voir venir le geste, elle m'attrapa les cheveux qu'il me restait, assez longs cela dit pour qu'elle puisse serrer son poing dessus et m'attira brutalement vers elle, me plaquant le visage sur son ventre nu : « Hmpf ! Hmppffefs...mpppffhhh ? » C'était alors la seule remarque que je pu sortir à ce moment là. La sangsue cela dit commençait doucement à changer de couleur, tout comme les veines de l'orque, ces dernières retrouvant un état plus ou moins normal ; la bestiole répugnante turgescente s'emplissait à tel point qu'on aurait dit qu'elle était sur le point de rompre...et…. Ce fût effectivement le cas lorsqu'elle atteignis son point culminant, sa couleur ayant virée au vert gangrené, elle luisait fortement avant d'exploser. L'orque avait les deux mains plaquées contre mon crâne lorsque qu'elle poussa un ultime soupir de soulagement, relâchant la tension musculaire de son anatomie, nous fûmes arrosés de sang souillé suite à l'explosion fortuite de la sangsue et je pus enfin m'extirper de cette position embarrassante. L'orque s'endormit rapidement en retrouvant une certaine sérénité. Je me relevai et observai la scène de crime en me disant intérieurement : « Ça a fonctionné. Mes calculs ont été justes ; si l'impact ne fait pas plus que la taille d'une pièce de deux péhos, alors la sangsue peut injecter sa résine spéciale mais par ailleurs, elle éclatera irrémédiablement… Hmm… intéressant, intéressant... Voyons ce que je peux faire maintenant...»
*Des champignons recouvrent les autres pages, impossible de connaitre la suite...* |
|